Un logement inoccupé depuis plus d’un an peut faire l’objet d’une imposition spécifique, même s’il reste meublé ou qu’un contrat d’assurance est en cours. L’administration fiscale ne tient pas compte de l’absence temporaire de son occupant ou de la mise en vente pour écarter l’application de ces taxes.
La législation distingue plusieurs situations selon la commune et la durée d’inoccupation, ce qui modifie le calcul et l’exigibilité des taxes correspondantes. Les propriétaires concernés doivent se référer à des critères précis pour déterminer leur situation fiscale et les éventuelles exonérations possibles.
Qu’est-ce qu’un bien vacant au regard de la fiscalité française ?
Le fisc ne se limite pas aux biens occupés : il s’intéresse aussi à ceux qui dorment sur le marché, inoccupés, parfois dans l’ombre, parfois sous le regard attentif de l’administration. La notion de logement vacant constitue désormais un passage obligé pour tout propriétaire disposant d’un bien dans l’une des communes concernées. En pratique, un bien vacant correspond à un logement destiné à l’usage d’habitation resté vide de tout occupant pendant au moins une année complète avant la date de référence du 1er janvier.
Pour déterminer si un logement est considéré comme vacant, l’administration fiscale examine plusieurs aspects concrets : absence totale d’occupation, manque de mobilier suffisant pour y vivre, absence de consommation énergétique significative. Le fait que le logement soit en vente ou proposé à la location ne change rien : dès lors que les délais sont atteints, le statut de logement inoccupé s’applique.
Voici les points à connaître pour savoir si un logement tombe dans cette catégorie :
- Le logement est inoccupé depuis au moins un an.
- Aucune personne n’en a fait sa résidence principale ou secondaire au cours de cette période.
- La situation d’inoccupation est appréciée au 1er janvier de l’année d’imposition.
Que vous soyez propriétaire ou en indivision, la réglementation française sur les logements vacants cible les secteurs où la pression immobilière est forte. Certaines communes soumises à une forte demande appliquent ainsi des taxes spécifiques. Il ne suffit pas qu’un bien soit simplement sans locataire : des critères précis, fixés par l’administration fiscale, s’appliquent à la lettre.
À l’échelle européenne, la France n’est pas isolée, mais son système de taxation des logements vacants va loin dans le détail : il prend en compte l’usage d’habitation, la durée d’inoccupation et la localisation. Ici, chaque nuance légale peut faire basculer la situation.
TLV et THLV : quelles différences entre les deux taxes sur les logements vacants ?
La fiscalité immobilière distingue deux dispositifs bien distincts : la taxe sur les logements vacants (TLV) et la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV). Deux sigles, deux logiques, deux périmètres d’application.
La TLV concerne les logements localisés dans des communes concernées par une tension immobilière. En clair, seules les agglomérations de plus de 50 000 habitants, où la demande en logements dépasse largement l’offre, peuvent appliquer cette taxe. Elle vise uniquement les logements destinés à l’usage d’habitation et inoccupés depuis au moins une année au 1er janvier. Son taux est progressif : 12,5 % la première année, puis 25 % à compter de la deuxième.
La THLV, elle, s’applique dans les autres communes non éligibles à la TLV, généralement moins peuplées. Elle repose sur l’ancien mécanisme de la taxe d’habitation. L’assiette reste la même : le bien immobilier vacant. Mais le taux, lui, est fixé librement par chaque commune. Si le mode de calcul diffère, l’objectif reste identique : décourager la rétention de logements inoccupés.
Pour bien distinguer ces deux taxes, voici les principales caractéristiques à retenir :
- La TLV cible les grandes villes sous tension, applique un taux progressif et vise à fluidifier le marché local.
- La THLV concerne les autres communes, avec un taux défini localement et une volonté d’inciter à remettre les logements sur le marché.
En résumé, la taxe applicable dépend directement de la localisation du bien. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut se renseigner sur la situation précise de son logement avant toute démarche : les différences de taux et de méthode de calcul peuvent modifier sensiblement la facture fiscale.
Qui doit payer ces taxes et comment sont-elles calculées ?
Ce sont les propriétaires de logements vacants qui sont concernés, qu’il s’agisse de la taxe sur les logements vacants (TLV) ou de la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV). Dès qu’un bien reste inoccupé au moins une année complète (soit du 1er janvier au 31 décembre précédant l’imposition) et qu’il n’est ni meublé ni occupé plus de 90 jours de suite, la fiscalité s’applique sans exception, avec une différence selon la localisation du bien et le dispositif retenu.
Le calcul de la TLV s’appuie sur la valeur locative cadastrale du bien, la même base utilisée pour la taxe foncière. Le taux grimpe : 12,5 % la première année d’imposition, puis 25 % dès la seconde année. Pour la THLV, le principe est identique, mais le taux varie selon les décisions des conseils municipaux. Résultat : le montant à payer peut changer du tout au tout selon la commune.
Tout se fait automatiquement : l’administration fiscale repère les biens vacants grâce aux précédentes déclarations ou en croisant les données de consommation d’eau et d’électricité. Les avis d’imposition sont ensuite envoyés aux propriétaires identifiés. Ceux-ci disposent d’un délai pour signaler une erreur ou demander une exonération, dans le respect de conditions strictes.
Voici les paramètres qui conditionnent le paiement de ces taxes :
- Seuls les propriétaires sont redevables ; les locataires ne sont jamais concernés.
- La durée d’inoccupation, la nature du bien et la zone où il se situe déterminent l’imposition.
- Le taux varie selon la taxe concernée (TLV ou THLV) et la politique locale de la commune.
Les principales conditions d’exonération et cas particuliers à connaître
Le système français prévoit des cas d’exonération bien encadrés. Premier cas de figure : la vacance involontaire. Si le logement reste vide malgré des démarches actives pour le louer, il est possible d’obtenir une exonération en présentant des preuves concrètes : annonces fréquentes, échanges avec des agents immobiliers, justificatifs de recherche active. L’administration examine chaque document ; rien n’est laissé au hasard.
Autre cas admis : les travaux lourds. Lorsqu’une rénovation majeure rend le logement inhabitable, il est possible d’obtenir une exonération, à condition de fournir toutes les pièces démontrant l’ampleur des travaux et l’impossibilité d’y résider ou de le proposer à la location pendant la période concernée. Les justificatifs doivent être précis, les factures détaillées.
L’occupation du bien plus de 90 jours consécutifs dans l’année constitue également un motif d’exonération. Cette occupation, qu’elle soit ponctuelle ou saisonnière, doit être prouvée par la consommation d’énergie ou des attestations d’occupation. Les résidences secondaires échappent à la TLV mais peuvent rester soumises à d’autres taxes, notamment la taxe d’habitation sur les logements vacants selon la commune.
Pour mieux cerner les différents motifs d’exonération :
- Logement vacant en raison d’une mise en vente ou d’une succession : exonération envisageable sur présentation des justificatifs adaptés.
- Absence de raccordement aux réseaux : si le logement n’a ni eau ni électricité, il sort du champ de la taxe.
- Communes non concernées : seules certaines zones urbaines, définies par décret, sont soumises à la taxe annuelle sur les logements vacants.
La liste de ces motifs ne s’étend pas indéfiniment. Chaque situation est étudiée individuellement : il appartient aux propriétaires de constituer un dossier solide et rigoureux. Anticiper et fournir des justificatifs irréprochables reste la meilleure parade face à l’administration.
Au fond, derrière chaque bien vacant, un équilibre se joue entre mobilisation du parc immobilier et contraintes fiscales. À chacun d’agir en connaissance de cause, car dans ce domaine, la rigueur n’est pas une option.


